Vous faites face à une quête de sens, une envie d’aider les autres ou encore, vous recherchez un métier stable et utile ? Pour répondre à ces envies, de nombreux travailleurs en reconversion professionnelle choisissent de devenir infirmiers ou infirmières. Avec un secteur de la santé en tension et une forte demande de professionnels qualifiés, cette orientation est non seulement porteuse de sens, mais également porteuse pour l’avenir. Mais comment passer d’un métier complètement différent à celui d’infirmier ? Quelle formation faut-il suivre ? Quels sont les prérequis, les étapes, les financements possibles, et les dispositifs facilitant cette reconversion ? Nous répondons à toutes vos questions pour vous permettre de mieux comprendre les démarches à entreprendre pour entamer une nouvelle vie professionnelle dans le domaine des soins infirmiers.
Pourquoi se reconvertir pour devenir infirmier ?
La profession infirmière attire chaque année des milliers de candidats, et parmi eux, de plus en plus d’adultes en reconversion professionnelle. Ce choix n’est pas anodin : il reflète une volonté profonde de s’engager dans un métier utile, humain et porteur de sens, dans un contexte où les valeurs de solidarité, d’écoute et de présence prennent une importance croissante. Devenir infirmier, c’est bien plus qu’un simple changement de métier : c’est une transformation personnelle.
Un métier profondément humain
L’infirmier est en contact permanent avec les patients et leurs familles. Il joue un rôle clé dans leur accompagnement, tant sur le plan médical que psychologique. C’est lui qui est au cœur de la relation de soins. Il accompagne des personnes souvent fragilisées par la maladie, la vieillesse, un handicap ou un accident de vie.
Être infirmier, c’est être utile aux autres, leur offrir une écoute attentive, un geste rassurant, une présence bienveillante. Pour de nombreuses personnes en reconversion, après des années passées dans des métiers perçus comme déshumanisants, cette dimension relationnelle représente un véritable retour à l’essentiel.
Une réponse à la quête de sens

Le métier d’infirmier est un métier utile et valorisant. Travailler dans la santé, c’est exercer un métier qui a du sens et qui contribue au bien-être de la société. En effet, beaucoup de reconversions vers le soin naissent d’une remise en question : « Ce que je fais a-t-il du sens ? Mon rôle est-il vraiment utile ? »
Devenir infirmier permet de retrouver cette utilité sociale directe. Vous observez concrètement l’impact de votre travail chaque jour, auprès des patients, de leurs familles et des équipes médicales. Cette gratification morale compense bien souvent les difficultés du métier, et donne une motivation durable.
Un métier dynamique et polyvalent
La routine a peu de place dans le quotidien d’un infirmier. Les journées sont rythmées par des soins variés, des situations imprévues, des prises de décision, des interactions humaines riches. Que ce soit en hôpital, en libéral, en structure médico-sociale ou en humanitaire, l’infirmier intervient dans des contextes très diversifiés. Il peut aussi se spécialiser ou évoluer vers des rôles d’encadrement ou de coordination. Cette diversité des missions est une force, en particulier pour ceux qui cherchent à ne plus s’ennuyer dans leur travail car ils subissent le bore-out.
Une profession qui recrute
La pénurie de soignants est une réalité en France comme à l’étranger, et le besoin en personnels soignants est constant. De nombreux établissements manquent d’infirmiers, comme les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD, les centres de soins à domicile. Les besoins vont de pair avec le vieillissement de la population. Cela signifie que les débutants sont rapidement recrutés : un atout majeur pour les personnes qui souhaitent sécuriser leur avenir professionnel et retrouver rapidement un emploi à la suite d’une reconversion.
Une évolution permanente
Le métier d’infirmier est en constante évolution, en lien avec les progrès médicaux, les besoins de santé publique et les changements de la société. Après quelques années d’expérience, un infirmier peut évoluer vers d’autres fonctions : infirmier anesthésiste, infirmier de bloc opératoire, infirmier en pratique avancée, cadre de santé…
Cela permet de continuer à apprendre tout au long de sa carrière, à travers des formations continues, des spécialisations ou des reconversions internes (vers la puériculture, l’anesthésie, la psychiatrie…). Pour des personnes curieuses, dynamiques ou qui aiment relever des défis, c’est un métier qui ne stagne jamais.
Zoom sur les prérequis pour devenir infirmier
Pour exercer le métier d’infirmier en France, il faut impérativement passer un Diplôme d’État d’Infirmier (DEI), qui s’obtient à l’issue de trois années d’études dans un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI).
Mais alors, quelles sont les conditions d’accès à la formation infirmière ?
- Avoir le niveau Bac : il est obligatoire d’avoir le baccalauréat ou un diplôme équivalent reconnu par l’État. Certaines personnes peuvent faire valider leurs acquis professionnels par la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) ;
- Réussir la sélection pour entrer en IFSI : depuis la réforme de 2019, l’entrée en IFSI se fait via deux canaux :
- Par Parcoursup pour les bacheliers ou les étudiants en réorientation ;
- Par un dossier spécifique pour les personnes en reconversion professionnelle (via la voie professionnelle continue), avec épreuves orales (et parfois écrites) à l’appui.

La formation en IFSI : quel contenu et quelle organisation ?
Le Diplôme d’État d’Infirmier se prépare en trois ans (six semestres), soit 4 200 heures de formation alternant cours théoriques et stages pratiques.
Les 2 100 heures d’enseignements théoriques sont réparties entre les sciences biologiques et médicales, les sciences humaines et sociales, le droit, les sciences infirmières, les pratiques cliniques, la méthodologie et la démarche de soins.
Les 2 100 heures de stages cliniques peuvent quant à elles être réalisées dans différents services hospitaliers ou extra-hospitaliers : médecine, chirurgie, psychiatrie, gériatrie, soins à domicile…
L’objectif de la formation est de former des professionnels capables d’assurer des soins techniques, relationnels auprès de patients de tous âges et dans divers contextes.
Les compétences indispensables pour devenir infirmier
Le métier d’infirmier est bien plus qu’une simple succession de gestes médicaux. Il demande une combinaison de compétences techniques, relationnelles, organisationnelles et psychologiques. Ces aptitudes sont essentielles pour répondre aux exigences du quotidien, assurer une qualité de soins irréprochable et accompagner les patients avec humanité.
Des compétences techniques solides
L’infirmier doit maîtriser de nombreux actes médicaux : injections, perfusions, pansements, pose de sondes, surveillance des constantes, préparation et distribution des médicaments… Il intervient aussi dans des soins d’urgence, le suivi post-opératoire ou encore la prise en charge de la douleur. Ces compétences sont acquises en formation, mais demandent également une grande rigueur, une attention permanente aux protocoles et une capacité d’adaptation aux différents environnements de soins (hôpital, domicile, EHPAD…). L’erreur n’a pas sa place dans ce métier, car les conséquences peuvent être lourdes.
L’écoute, l’empathie et le respect de la personne
L’infirmier travaille auprès de personnes souvent vulnérables, malades, âgées, ou en fin de vie. Au-delà des soins à prodiguer, vous devez savoir écouter, comprendre et accompagner le patient dans sa globalité. L’empathie, la patience et la bienveillance sont des qualités fondamentales.
En outre, il est crucial de respecter la dignité, la confidentialité et les choix de la personne soignée, même lorsque ceux-ci sont difficiles à entendre. Cette dimension humaine du métier est au cœur de la relation soignant-soigné.
La capacité à travailler en équipe
L’infirmier n’agit jamais seul. Il évolue au sein d’une équipe pluridisciplinaire : médecins, aides-soignants, kinésithérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux… Il doit donc être capable de communiquer clairement, de transmettre les informations de manière précise et de collaborer efficacement.
Le travail d’équipe est aussi essentiel pour assurer la continuité des soins, notamment lors des transmissions de service ou face à des situations complexes nécessitant une coordination rapide.
L’organisation et la gestion des priorités
Le quotidien d’un infirmier est souvent rythmé, parfois imprévisible. Vous devrez savoir gérer plusieurs tâches en parallèle, planifier les soins en fonction des urgences et des besoins des patients, tout en restant disponible et attentif.
Une bonne organisation personnelle et une grande capacité d’anticipation sont donc indispensables pour ne pas se laisser déborder, tout en assurant une qualité de soin constante.
La résistance au stress et la stabilité émotionnelle
Travailler dans le soin peut être émotionnellement éprouvant : décès, souffrance, pression liée à l’urgence, surcharge de travail… Un bon infirmier doit savoir gérer son stress, garder son calme face à des situations critiques, et prendre du recul pour protéger son équilibre personnel.
Il est également important de savoir reconnaître ses limites, demander de l’aide si nécessaire, et prendre soin de sa propre santé mentale.
Quelles passerelles pour les personnes en reconversion ?
Si vous êtes en reconversion professionnelle, vous pouvez bénéficier de dispositifs spécifiques pour accéder à la formation, en particulier si vous avez déjà une expérience dans le secteur de la santé (aide soignant, auxiliaire de puériculture par exemple).
Accès par la voie professionnelle continue (hors Parcoursup)

Les personnes ayant au moins 3 ans d’expérience professionnelle peuvent candidater directement auprès des IFSI via un dossier de sélection et des entretiens oraux.
Les candidats passent un oral d’admission basé sur leur motivation et leur projet professionnel.
Ce dispositif concerne notamment :
- Les salariés du privé ou du public ;
- Les demandeurs d’emploi ;
- Les aides-soignants ou auxiliaires de puériculture voulant évoluer.
La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)
La VAE permet à une personne justifiant d’au moins un an d’expérience à temps plein dans un poste en lien avec la profession infirmière de faire valider ses compétences pour obtenir tout ou partie du diplôme.
Cette voie est souvent utilisée par les aides-soignants expérimentés souhaitant évoluer vers le métier d’infirmier.
Financer sa reconversion : les aides possibles
La reconversion professionnelle vers le métier d’infirmier représente un engagement important, notamment financier. Heureusement, plusieurs dispositifs peuvent accompagner et financer votre formation. On fait le point sur les aides à la reconversion professionnelles qui existent !
Pour les salariés :
- Le Projet de transition professionnelle (ancien CIF) : c’est un dispositif qui permet à un salarié du secteur privé de s’absenter de son poste pour suivre une formation certifiante en vue de changer de métier. Il remplace l’ancien Congé Individuel de Formation (CIF). Le salarié conserve sa rémunération pendant la formation, sous conditions. Le projet doit être validé par la Commission d’Instruction de Transitions Pro, qui évalue la cohérence entre la formation, le parcours du salarié et son projet professionnel. Le PTP est accessible sous certaines conditions d’ancienneté. Il est particulièrement utile dans une démarche de reconversion, par exemple pour devenir infirmier. Le financement couvre les frais pédagogiques et le maintien de salaire durant la durée de la formation ;
- Le Plan de développement des compétences : dans le cadre du plan de formation de l’entreprise, pour évoluer en interne ou se réorienter ;
- Le Compte Personnel de Formation (CPF) : c’est un dispositif permettant à toute personne active, dès 16 ans, d’acquérir des droits à la formation tout au long de sa vie professionnelle. Ces droits sont crédités en euros chaque année et peuvent être utilisés pour financer des formations certifiantes, diplômantes ou qualifiantes. Le CPF est accessible via le site officiel Mon Compte Formation. Il s’adresse aux salariés, demandeurs d’emploi, indépendants… C’est un outil clé pour évoluer ou se reconvertir professionnellement.
Pour les demandeurs d’emploi :
- L’aide Individuelle à la Formation (AIF) : financement possible via France Travail ;
- La rémunération de Formation par France Travail (RFFT) ou allocation chômage maintenue pendant la formation ;
- Les aides régionales : certaines régions financent ou rémunèrent les étudiants infirmiers en reconversion.
Pour les agents du service public :
- Le congé de formation professionnelle (CFP) : pour les fonctionnaires.
- Le détachement ou disponibilité pour formation : il permet de suivre la formation tout en conservant son emploi dans certains cas.
Après le diplôme : quels débouchés ?
Une fois diplômé, l’infirmier peut exercer dans de nombreux environnements :
- Hôpitaux publics ou cliniques privées ;
- EHPAD, maisons de retraite, structures pour personnes handicapées ;
- Soins à domicile, SSIAD (Service de soins infirmiers à domicile), HAD (Hospitalisation à domicile);
- Secteur scolaire ou médico-social ;
- Infirmier libéral (après quelques années d’expérience).
La profession offre aussi des possibilités d’évolution vers des métiers spécialisés, comme :
- Infirmier anesthésiste (IADE) ;
- Infirmier de bloc opératoire (IBODE) ;
- Infirmier en pratique avancée (IPA) ;
- Cadre de santé ;
- Formateur en soins infirmiers.
Exercer en libéral en tant qu’infirmier : les étapes à suivre
Devenir infirmier libéral séduit de plus en plus de professionnels souhaitant gagner en autonomie, organiser librement leur emploi du temps et établir une relation de proximité avec leurs patients. Cependant, cette liberté suppose de respecter plusieurs étapes clés pour exercer dans un cadre légal et professionnel.
Obtenir le diplôme et l’expérience requise
La première condition pour exercer en libéral est d’être titulaire du Diplôme d’État d’Infirmier. Mais cela ne suffit pas : il est également nécessaire de justifier d’au moins vingt-quatre mois d’expérience professionnelle en équivalent temps plein, soit environ 3 200 heures, acquises dans un établissement de santé au cours des six dernières années. Cette exigence permet de garantir que l’infirmier possède l’autonomie et la compétence indispensables pour intervenir seul au domicile des patients.
Choisir entre remplacement ou installation
Avant de s’installer à son compte, un infirmier peut choisir de commencer par faire des remplacements. Cette formule permet de découvrir le fonctionnement du libéral sans s’engager immédiatement dans la création d’un cabinet. C’est aussi un bon moyen de se constituer une première expérience sur le terrain. L’autre option est de s’installer directement, seul ou en collaboration avec d’autres professionnels de santé, ce qui demande une préparation plus importante.
S’inscrire à l’Ordre National des Infirmiers
Comme tout professionnel infirmier, l’inscription à l’Ordre National des Infirmiers est obligatoire pour exercer. Cette inscription permet de garantir le respect du code de déontologie et d’assurer un cadre éthique à la pratique en libéral.
Obtenir les autorisations nécessaires
Une fois l’inscription à l’Ordre effectuée, l’infirmier doit enregistrer son diplôme auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Il doit également s’enregistrer auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) pour obtenir un numéro Adeli ou RPPS, indispensable pour facturer les soins auprès de l’Assurance Maladie.
Créer son statut juridique et s’affilier à l’Urssaf
L’infirmier libéral exerce comme travailleur indépendant. Il doit donc choisir un statut juridique (micro-entrepreneur, entreprise individuelle, société) et déclarer son activité auprès de l’Urssaf. Il devra aussi s’affilier à la caisse de retraite des professions libérales, la CARPIMKO.
S’équiper et s’organiser
Enfin, l’installation implique de prévoir l’équipement nécessaire, comme un véhicule, une mallette de soins, un logiciel de gestion, et éventuellement un local. La souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle est obligatoire. Notez qu’une bonne organisation est essentielle pour assurer un service de qualité tout en gérant efficacement votre activité !
Prêt à devenir infirmier ?