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Lorsque l’on initie un projet de reconversion professionnelle, on se pose de nombreuses questions : quel secteur choisir ? Comment se porte le marché du travail dans le domaine qui m’intéresse ? Comment me former pour être opérationnel rapidement ? Comment fonctionne le financement de ces formations ? Quelles sont les aides disponibles lorsque l’on souhaite changer de métier ? Quel niveau de prise en charge est proposé ? Comment faire une reconversion professionnelle sans perdre son salaire ?

Compte professionnel de formation, bilan de compétences, plan de développement des compétences, dispositif démissionnaire, aides à la création d’entreprise : zoom sur ces dispositifs qui accompagnent votre reconversion professionnelle en toute sérénité !

Les aides pour les salariés en reconversion professionnelle

Pour réussir sa reconversion professionnelle lorsque l’on est en CDI, plusieurs aides permettent d’assurer le financement d’une formation, et d’assurer une préparation opérationnelle à l’emploi.

Le projet de transition professionnelle (PTP)

Le Projet de Transition Professionnelle, également appelé CPF de transition, est un dispositif pensé pour les salariés du privé qui souhaitent évoluer dans leur métier ou changer de branche. Il vous permet de réaliser, pendant ou en dehors de votre temps de travail, une formation certifiante, qui accompagne votre projet professionnel.

Ce dispositif est un véritable moyen de donner un tournant à votre carrière, en toute sécurité : votre employeur continue à vous verser votre salaire durant votre formation et votre contrat de travail est maintenu.

Grâce au CPF de transition, les organismes tels que Transitions Pro Grand Est remboursent le montant de votre salaire à votre employeur, pendant la durée où vous n’êtes pas en entreprise. Pour pouvoir bénéficier du PTP, deux règles doivent être respectées :

  • Vous devez justifier d’une ancienneté dans le secteur privé, de 2 ans minimum, consécutifs ou non, en qualité de salarié, quelle que soit la nature des contrats de travail successifs ;
  • Dont 12 mois dans l’entreprise actuelle.

La date est calculée à la date supposée d’entrée en formation.

Le Compte Personnel de Formation (CPF)

Le compte personnel de formation (CPF) a fait l’objet d’une réforme avec la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018. C’est est un dispositif mis en place par l’État, qui vient en remplacement du droit individuel à la formation (DIF), et qui est destiné aux actifs (demandeurs d’emploi y compris).

Le compte personnel de formation est utilisable tout au long de votre vie active (y compris en période de chômage), et vous permet de suivre une formation qualifiante ou certifiante, ou encore, un bilan de compétences. Il fonctionne sur le principe du cumul d’un montant en euros. Vous cumulez 500€/an sur votre CPF pour un emploi à temps plein, avec un plafond fixé à 5 000€.

Cette enveloppe vous permet de pouvoir suivre une formation et ainsi de financer votre reconversion professionnelle dans les meilleures conditions !

Le dispositif démission-reconversion

Vous souhaitez démissionner pour vous former, ou créer / reprendre une entreprise dans le cadre d’un projet de reconversion, sans avoir à renoncer à vos droits à l’allocation chômage ? Le dispositif démissionnaire vous aide à réaliser votre projet et vous permet de suivre une formation entièrement prise en charge ! En outre, il vous donne la possibilité de démissionner et de toucher tout de suite l’allocation chômage : une vraie sécurité lorsque l’on a besoin d’acquérir de nouvelles compétences pour se reconvertir.

Pour bénéficier du dispositif démissionnaire, vous devez être en CDI, à temps complet ou partiel, et avoir travaillé chez un ou plusieurs employeurs depuis au moins 5 années en continu (soit 1 300 jours). Attention : les congés sans solde, le congé sabbatique ou les périodes de disponibilité ne sont pas pris en compte.

La certification CléA

Le certificat professionnel CléA a été créé pour les salariés ou les demandeurs d’emploi. Si vous n’avez pas de diplôme, mais des connaissances de base, si vous avez de l’expérience et que vous souhaitez aller plus loin, la certification CléA est idéale !

Elle est constituée de l’ensemble des connaissances et compétences qu’il est utile de maîtriser afin favoriser votre insertion professionnelle. L’objectif ? Démontrer que vous maîtrisez les savoirs de base : cette démonstration se traduit par la délivrance d’un certificat, qui vous accompagnera pour votre reconversion professionnelle !

Le dispositif Pro-A

Le dispositif Pro-A permet au salarié de changer de métier ou de profession ou de bénéficier d’une promotion sociale ou professionnelle. Il s’agit d’un parcours qui alterne entre enseignements théoriques et activité professionnelle. Cela vous permet d’acquérir un savoir-faire en lien avec les qualifications recherchées par l’entreprise ou le secteur que vous visez sur le marché du travail.

Les aides pour les demandeurs d’emploi en reconversion

L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE)

Si vous êtes demandeur d’emploi, l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) peut tout d’abord vous accompagner dans votre reconversion professionnelle. Il s’agit d’un revenu de remplacement versé par France Travail (anciennement Pôle emploi), sous certaines conditions, aux personnes inscrites comme demandeuses d’emploi et involontairement privées d’emploi.

Alors, quelles sont les conditions pour bénéficier de l’ARE ?

  • Vous devez être inscrit comme demandeur d’emploi ;

  • Vous ne devez pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite ;

  • Vous devez avoir travaillé au moins 130 jours ou 910 heures (6 mois) au cours des 24 derniers mois ou 36 mois pour les personnes de 53 ans et plus ;

  • Vous devez être involontairement privé d’emploi ;

  • Vous devez être physiquement apte à travailler ;

  • Vous devez être à la recherche permanente d’un emploi : la recherche d’emploi s’effectue via un projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE), que vous devez actualiser. Vous ne devez pas oublier ou refuser une convocation, ou décliner à deux reprises une offre raisonnable ;

  • Vous devez habiter sur un territoire couvert par l’assurance chômage.

L’ARE est une allocation journalière versée chaque mois, calculée à partir des salaires perçus sur une période comprise entre le premier jour et le dernier jour de travail identifiés dans les 24 ou 36 mois (selon l’âge) précédant la fin de votre contrat, primes comprises.

L’allocation de sécurisation professionnelle (ASP)

Vous avez été licencié pour motif économique, et avez accepté le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) France Travail vous verse une aide financière appelée allocation de sécurisation professionnelle (ASP). Son montant varie en fonction de votre ancienneté chez votre dernier employeur. 

L’aide qui est versée aux salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise est égale à 75 % du salaire journalier brut, calculé sur la période comprise entre le premier jour couvert par un contrat de travail et le dernier jour du contrat de travail, dans les limites suivantes :

  • 24 derniers mois (730 jours) si vous avez moins de 53 ans à la date de la fin de votre contrat de travail ;

  • 36 derniers mois (1 095 jours) si vous avez 53 ans ou plus à la date de la fin de votre contrat de travail.

préparation opérationnelle à l'emploi

La Rémunération de Formation Pôle Emploi (RFPE)

La Rémunération de Formation Pôle Emploi est un dispositif qui vous accompagne dans votre reconversion professionnelle. Elle s’adresse aux demandeurs d’emploi qui ont un projet de formation financée ou co-financée par France Travail, mais qui ne sont pas indemnisés (ni indemnisables) en ARE ou en ASP.

Si vous êtes dans ce cas de figure, vous pouvez bénéficier de la Rémunération de Formation Pôle Emploi durant votre formation. Vous n’avez aucune démarche supplémentaire à accomplir : l’éligibilité est détectée automatiquement lors de votre inscription en formation.

La Rémunération de Fin de Formation (RFF)

 

Egalement appelée RFF ou R2F, la Rémunération de Fin de Formation permet aux demandeurs d’emploi de bénéficier, sous certaines conditions, d’une formation rémunérée. Dès lors, avec ce dispositif, durant la formation, vous percevez la rémunération de fin de formation, attribuée par France Travail. Les conditions d’attribution, le montant et la durée de versement de la RFF varient selon votre situation et la formation choisie.

suivre une formation

 Afin de bénéficier de la rémunération de fin de formation (RFF), vous devez répondre à deux conditions :

  • Etre inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi ;

  • France Travail vous a accordé une formation pendant que vous perceviez l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP).

La RFF prend la suite de l’ARE ou de l’ASP lorsque la durée de la formation dépasse la durée de vos droits ARE ou ASP. Elle vous permet alors de continuer à percevoir cette rémunération jusqu’à la fin de votre formation, pour un retour à l’emploi serein !

L’Action de Formation Conventionnée (AFC)

L’Action de Formation Conventionnée (AFC) permet de faciliter le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi qui possèdent un faible niveau de qualification. Il s’agit d’un nombre de places de formation achetées par France Travail dans le cadre des marchés publics. Ces formations gratuites pour les demandeurs d’emploi vous sont proposées afin de faciliter votre retour à l’emploi rapide et durable.

Elles s’adressent à tous les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, qu’ils soient indemnisés ou non. Notez également que les jeunes de moins de 26 ans qui sont visés par le Plan d‘investissement dans les compétences (PIC) et les bénéficiaires du Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP) sont aussi concernés par ce dispositif de formation.

Les aides pour la création ou la reprise d’entreprise

L’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE)

Si vous souhaitez créer votre entreprise, vous pouvez vous tourner vers l’ACRE afin de faciliter votre projet. C’est un dispositif d’exonération des cotisations sociales, qui permet aux créateurs ou repreneurs d’entreprises de bénéficier de taux réduits afin de pouvoir lancer leur activité.

Si vous souhaitez ouvrir une micro-entreprise, vous pourrez alors profiter d’une exonération de 50 % sur ses cotisations sociales jusqu’à la fin du 3e trimestre civil suivant la date d’immatriculation de votre entreprise.

Afin de bénéficier de l’Acre en tant que micro-entrepreneur, vous devez être dans l’une des situations suivantes :

  • Toucher l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP) ;

  • Etre demandeur d’emploi non indemnisé inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi depuis plus de 6 mois ces 18 derniers mois ;

  • Etre bénéficiaire du RSA (Revenu de solidarité active) ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ;

  • Avoir entre 18 et 25 ans, ou 29 ans si vous êtes reconnu personne en situation de handicap ;

  • Avoir moins de 30 ans et vous ne pas remplir les conditions d’activité antérieure pour bénéficier de l’allocation chômage ;

  • Etre salarié ou licencié d’une entreprise en sauvegarde de justice, en redressement judiciaire ou liquidation judiciaire et reprenant une entreprise ;

  • Etre sans emploi et avoir signé un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape) ;

  • Créer ou reprendre une entreprise dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV) ;

  • Toucher la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE).

L’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE)

L’ARCE, à ne pas confondre avec l’ACRE, est une aide financière destinée aux créateurs ou repreneurs d’entreprise en France, qui choisissent de recevoir une somme (versée en deux fois) au lieu du maintien partiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE).

Plusieurs types de personnes sont concernées :

  • Les bénéficiaires de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) qui créent ou reprennent une entreprise alors qu’ils sont en cours d’indemnisation ;

  • Les personnes qui ont entamé des démarches pour créer ou reprendre une entreprise pendant la période de préavis, leur congé de reclassement ou leur congé de mobilité, mais qui créent ou reprennent une entreprise postérieurement à leur fin de contrat de travail.

Vous l’aurez compris, cette aide est un vrai plus pour une reconversion professionnelle réussie !

Les aides complémentaires pour la reconversion professionnelle des personnes handicapées

Si vous êtes en situation de handicap, et que vous souhaitez initier une reconversion professionnelle, une aide est proposée par l’Agefiph. L’occasion de vous maintenir dans l’emploi, mais également de vous projeter vers de nouveaux horizons professionnels !

L’aide proposée a pour objectif de permettre à une personne en situation de handicap d’acquérir par la formation les compétences nécessaires pour un accès durable à l’emploi. Il peut s’agir d’une remise à niveau, d’un bilan de compétences, d’une formation professionnelle pré qualifiante ou qualifiante, ou d’une formation certifiante.

Tout demandeur d’emploi en situation de handicap, inscrit ou non à France Travail, peut avoir accès à cette aide reconversion professionnelle. L’accès aux formations individuelles rémunérées par l’Agefiph est privilégié pour les demandeurs d’emploi en situation de handicap non indemnisés.

Afin d’en bénéficier, rapprochez-vous de votre conseiller France Travail, de Cap emploi, de votre Mission locale ou d’un conseil en évolution professionnelle (CEP) : ils pourront vous accompagner dans vos démarches.

Prêt à donner de l’élan à votre reconversion professionnelle ?

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