De plus en plus de salariés, cadres, indépendants ou demandeurs d’emploi envisagent une reconversion pour (re)donner du sens à leur quotidien. Parmi les chemins possibles, l’artisanat attire chaque année des milliers de personnes en quête d’un métier concret, humain et utile. Alors, pourquoi choisir l’artisanat pour se reconvertir ? Quels sont les avantages et les difficultés de ce secteur ? Quelles étapes suivre pour y parvenir ? Découvrez notre guide pour comprendre les motivations, la préparation nécessaire et les moyens concrets d’accéder à une profession artisanale.
Pourquoi se reconvertir dans l’artisanat ?
Si l’artisanat attire tant de professionnels en reconversion, c’est pour plusieurs raisons…
Pour retrouver du sens au travail
L’un des principaux moteurs de la reconversion vers l’artisanat est la recherche d’un métier qui a du sens. Les métiers manuels permettent :
- De voir directement le résultat de son travail ;
- De rendre service à des clients concrets ;
- De créer, réparer, transformer.
Loin des abstractions du travail de bureau, l’artisanat permet de se reconnecter à une production tangible.
Gagner en autonomie et indépendance
Beaucoup de professionnels choisissent de devenir artisan pour accéder à l’indépendance :
- Etre son propre patron ;
- Gérer son emploi du temps ;
- Choisir ses clients ou projets ;
- Développer une identité professionnelle unique.
Cette dimension entrepreneuriale attire les personnes en quête de liberté.
Répondre à des besoins économiques réels
Les secteurs artisanaux souffrent d’un manque de main-d’œuvre. De nombreuses professions recrutent : boulangerie, maçonnerie, électricité, plomberie, coiffure, menuiserie, métiers d’art…
D’après la chambre des métiers et de l’artisanat, ce secteur représente plus de 3 millions d’actifs en France. C’est l’un des principaux secteurs économiques du pays. Entre départs à la retraite et nouvelles demandes, les débouchés sont nombreux.
Laisser place à la créativité
Certains métiers manuels sont aussi des métiers artistiques : ébéniste, céramiste, bijoutier, tapissier, verrier…
Ces professions permettent d’exprimer un style personnel et d’exercer une activité où l’esthétique et l’innovation sont centrales.
Chercher un meilleur équilibre de vie
Vous cherchez un meilleur équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle ? Changer de rythme, quitter la pression hiérarchique, travailler à son rythme attirent ceux qui souhaitent une vie plus équilibrée. Même si l’artisanat demande souvent beaucoup de travail, la maîtrise de son temps peut permettre d’organiser davantage sa vie personnelle.
Quels métiers choisir dans l’artisanat ?
L’artisanat regroupe un univers riche et varié de plus de 250 métiers, répartis dans des domaines très différents. C’est ce qui en fait un secteur particulièrement attractif lors d’une reconversion : chacun peut y trouver une voie correspondant à sa personnalité, ses capacités et ses envies. Pour mieux s’y repérer, on distingue traditionnellement quatre grandes familles : le bâtiment, l’alimentation, la fabrication et les services.
Les métiers du bâtiment : construire et rénover l’environnement quotidien
- Maçon
- Menuisier
- Électricien
- Plombier
- Carreleur
- Chauffagiste
- …
Le secteur du bâtiment est l’un des plus dynamiques et des plus porteurs de l’artisanat. Il regroupe des professions essentielles à la construction et à la rénovation des logements. Rejoindre ces métiers, c’est contribuer directement à l’amélioration de l’habitat, à la sécurité des bâtiments et au bien-être des occupants.
Par exemple, le maçon intervient à chaque étape d’un chantier : fondations, murs, façades. C’est un métier exigeant physiquement mais très recherché.
Le menuisier, quant à lui, travaille le bois pour fabriquer et installer portes, fenêtres, escaliers, mobilier… Il associe technicité et précision, souvent dans une logique d’artisanat sur-mesure.
L’électricien assure la pose, la maintenance et la mise en conformité des installations électriques, un rôle central dans la transition énergétique actuelle.
Enfin, le plombier-chauffagiste est indispensable pour l’installation et la réparation des réseaux d’eau et de chauffage.
Ces professions sont particulièrement adaptées aux personnes qui souhaitent s’orienter vers un métier concret, technique, utile au quotidien, et offrant de solides perspectives d’emploi. Elles demandent une bonne capacité d’adaptation, un sens de l’organisation et parfois un goût pour le contact client, notamment pour ceux qui exerceront à leur compte.
Les métiers de l’alimentation : passion du goût et traditions culinaires
- Boulanger
- Boucher
- Pâtissier
- Chocolatier
- Traiteur
- …
Se reconvertir dans l’alimentaire attire celles et ceux qui souhaitent allier savoir-faire, passion du goût et relation clientèle. Ce secteur valorise énormément la créativité et le travail rigoureux.
Parmi les métiers les plus emblématiques, le boulanger travaille chaque jour des produits de base (levain, farine, eau, sel) pour créer pain et viennoiseries. Il demande une grande discipline, notamment en raison des horaires matinaux.
Le pâtissier, quant à lui, associe technique et esthétique : création de gâteaux, entremets, chocolats… Ce métier nécessite patience et précision.
Les bouchers et charcutiers-traiteurs perpétuent des savoir-faire traditionnels tout en évoluant vers des approches modernes et plus gastronomiques.
Les métiers de bouche s’adressent particulièrement aux passionnés qui aiment créer, travailler des matières premières et transmettre un savoir-faire. Ils présentent de belles opportunités de carrière, notamment grâce aux commerces de proximité, à la montée en gamme des produits alimentaires et à l’intérêt croissant du public pour l’artisanat culinaire.
Les métiers de la fabrication : la main, l’objet et la matière
- Ferronnier
- Ébéniste
- Bijoutier
- Maroquinier
- …
Les métiers de la fabrication sont ceux qui transforment la matière (bois, cuir, pierre, métal…) en objets utiles ou décoratifs. Ils allient créativité, minutie, patience et sens du détail. Ce secteur rassemble de nombreux métiers dits « d’art » où l’esthétique est centrale.
L’ébéniste, par exemple, conçoit et restaure des meubles en bois : il doit connaître les essences, les techniques de fabrication et de finition.
Le bijoutier ou le joaillier fabrique, transforme ou répare bagues, colliers, bracelets et autres pièces. Ce métier demande une grande précision et un sens artistique.
Le maroquinier, quant à lui, travaille le cuir pour créer des accessoires comme des sacs, ceintures ou portefeuilles.
Ces métiers manuels attirent souvent des personnes en reconversion qui cherchent à créer des pièces uniques et à renouer avec une forme de production artisanale éloignée des logiques industrielles. Ils offrent aussi la possibilité d’intégrer des ateliers renommés ou de développer son propre style en créant une marque personnelle.
Les métiers de service : proximité et expertise
- Coiffeur
- Esthéticien
- Mécanicien
- Photographe
- …
L’artisanat inclut aussi une vaste gamme de métiers de services, centrés sur l’humain et les besoins du quotidien. Ce sont des professions où la relation client joue un rôle clé, et pour lesquels vous avez besoin de compétences techniques bien précises.
Le coiffeur embellit et prend soin de ses clients tout en exprimant une certaine créativité dans la coupe et la coloration.
L’esthéticien propose des soins du corps, du visage, du maquillage…
Le mécanicien, quant à lui, diagnostique, répare et entretient les véhicules. Avec l’évolution technologique, il s’oriente de plus en plus vers l’électronique.
Certains métiers, comme celui de photographe ou vidéaste, conjuguent technique, sens artistique et développement commercial : réalisation de portraits, reportages, photographie de produits pour le e-commerce…
Ces métiers conviennent bien aux personnes cherchant une activité dans laquelle le contact humain est au centre, avec des possibilités d’évolution rapide vers l’indépendance.
Comment choisir le bon métier ?
S’orienter vers l’artisanat implique de réfléchir à plusieurs critères essentiels :
- Quels sont vos centres d’intérêt : nourriture, construction, création, relation client… ;
- Quelles sont vos capacités physiques : certains métiers exigent une bonne condition physique ;
- Quelles est votre appétence pour l’indépendance : beaucoup d’artisans créent leur entreprise ;
- Avez-vous un bon sens de la précision : indispensable dans les métiers d’art ;
- Quelle est votre disponibilité : certains métiers impliquent des horaires spécifiques.
Par ailleurs, l’idéal est de tester le métier avant de se lancer. Des immersions professionnelles, des visites d’ateliers, des échanges avec des artisans ou encore des formations courtes aident à affiner son choix.
Certains optent pour un métier proche d’un loisir déjà pratiqué (couture, travail du bois, cuisine) ; d’autres choisissent un métier stratégique offrant de bonnes opportunités locales (plomberie, électricité, mécanique). L’artisanat permet réellement de conjuguer passion, utilité sociale et développement personnel.
Comment bien préparer sa reconversion dans l’artisanat ?
Faire le point sur sa motivation
Il est fondamental de comprendre ce qui motive votre choix. Posez-vous les questions :
- Qu’est-ce que j’attends de ce changement ?
- Quel rythme de vie est-ce que je souhaite ?
- Suis-je prêt à repartir en formation ?
- Ai-je l’envie d’exercer manuellement au quotidien ?
Se former
Pour exercer dans l’artisanat, l’obtention d’un diplôme ou d’une certification est fortement recommandée. Une fois le choix du métier confirmé, la formation devient alors incontournable.
L’artisanat valorise l’acquisition d’un savoir-faire solide, fondé sur des gestes précis et une bonne connaissance des matériaux.
De nombreuses structures proposent des formations adaptées aux adultes, parfois en accéléré, permettant de combiner théorie et pratique. Vous pourrez vous tourner vers :
- Un CAP
- Un bac pro
- Un brevet technique
- Des diplômes métiers d’art
Financer sa formation
Plusieurs dispositifs d’aides à la reconversion professionnelle existent :
- CPF : ce dispositif permet à toute personne active d’accumuler des droits à la formation tout au long de sa vie professionnelle. Ces droits, convertis en euros, peuvent être utilisés pour financer tout ou partie de votre formation certifiante. Le CPF est mobilisable à l’initiative du salarié, même sans l’accord de l’employeur ;
- Transitions Pro : le Projet de Transition Professionnelle (PTP) est un dispositif permettant au salarié de s’absenter de son poste pour suivre une formation longue destinée à changer de métier. Il offre un financement du coût de la formation et une prise en charge de la rémunération pendant la période d’absence. Le PTP vise à sécuriser les reconversions professionnelles ambitieuses ;
- Les aides régionales ;
- France Travail (anciennement Pôle emploi) ;
Chaque projet peut bénéficier d’un montage de financement sur mesure.
Mener son activité artisanale
Une fois formé et prêt à exercer, se pose la question du mode d’activité : salariat, indépendance ou reprise d’entreprise. Chacune de ces possibilités offre ses avantages et correspond à des profils différents.
Devenir salarié
Commencer comme salarié peut être une excellente manière de faire ses premières armes. Cette option permet de se familiariser avec les réalités du métier sans porter immédiatement toutes les responsabilités liées à la gestion d’une entreprise. En travaillant au sein d’un atelier ou sur un chantier, on consolide son savoir-faire, on apprend à s’organiser et à interagir avec les clients. Cette configuration facilite également l’acquisition d’une première expérience professionnelle indispensable à ceux qui envisagent par la suite de se lancer à leur compte.
Devenir indépendant
Devenir indépendant représente l’un des attraits majeurs de l’artisanat. La création d’entreprise permet d’organiser son temps, de choisir ses projets et de développer une clientèle personnelle. Les premières démarches administratives peuvent sembler complexes : choix du statut (micro-entreprise, entreprise individuelle, société) inscription à la Chambre des métiers, obligations comptables…
Toutefois, de nombreux dispositifs d’accompagnement existent pour guider les nouveaux artisans dans ces étapes. La micro-entreprise est souvent le point de départ le plus simple.
Reprendre une entreprise
Enfin, la reprise d’une entreprise artisanale constitue une voie souvent méconnue, mais pourtant très porteuse. En effet, de nombreux artisans partent à la retraite sans successeur, laissant derrière eux un atelier fonctionnel et une clientèle fidèle.
Reprendre une entreprise, c’est bénéficier immédiatement :
- D’un cadre de travail ;
- D’un savoir-faire transmis ;
- D’un réseau déjà établi (clientèle, fournisseurs…).
Cette option représente un gain de temps considérable dans le développement de votre activité, tout en assurant une continuité économique.
Bien réussir sa reconversion
S’entourer des bonnes personnes
Enfin, la reprise d’une entreprise artisanale constitue une voie souvent méconnue, mais pourtant très porteuse. En effet, de nombreux artisans partent à la retraite sans successeur, laissant derrière eux un atelier fonctionnel et une clientèle fidèle.
Reprendre une entreprise, c’est bénéficier immédiatement :
- D’un cadre de travail ;
- D’un savoir-faire transmis ;
- D’un réseau déjà établi (clientèle, fournisseurs…).
Cette option représente un gain de temps considérable dans le développement de votre activité, tout en assurant une continuité économique.
S’entourer des bonnes personnes est une condition essentielle pour réussir sa reconversion dans l’artisanat. Les artisans expérimentés peuvent jouer un rôle de mentor : ils partagent leurs conseils, leurs bonnes pratiques et transmettent leur vision du métier.
Les Chambres des métiers, de leur côté, proposent des accompagnements individualisés, utiles pour toutes les démarches liées à la création d’entreprise.
Les proches, enfin, constituent un soutien moral non négligeable, car une reconversion peut susciter des remises en question personnelles et financières.
Accepter d’apprendre
L’apprentissage continu fait partie intégrante de la réussite. Même après une formation initiale, l’artisan doit continuer à se perfectionner : suivre des stages, découvrir de nouvelles techniques, se tenir informé des tendances du marché.
Préparer son corps
La dimension physique ne doit pas être négligée. Beaucoup de métiers, notamment dans le bâtiment, demandent une bonne condition physique : porter des charges, travailler debout, se déplacer.
Pour éviter les blessures et pouvoir travailler sur le long terme, il est souvent utile de suivre des conseils ergonomiques, d’adopter de bonnes postures et de s’équiper de matériel adapté.
Construire une marque pour se faire connaître
Enfin, réussir sa reconversion passe aussi par la capacité à se faire connaître. Le développement d’une identité de marque, la visibilité locale, la communication sur les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille sont autant d’outils qui vous permettent de construire une clientèle fidèle. L’artisanat reste un métier de proximité où la relation client occupe une place centrale.
L’avenir de l’artisanat : un secteur porteur
L’artisanat s’adapte aux évolutions sociétales :
- Matériaux écologiques ;
- Circuits courts ;
- Consommation responsable ;
- Digitalisation ;
- Personnalisation.
Ce secteur répond à une demande croissante d’authenticité et de qualité. Il se présente non seulement comme une voie professionnelle riche et humaine, mais aussi comme un secteur en pleine expansion, porté par des mutations sociétales profondes. S’y reconvertir, c’est choisir une voie d’avenir, à la fois durable, ancrée dans les territoires et compatible avec les attentes contemporaines de sens et d’autonomie.
Zakaria était conseiller financier dans une banque, et il est devenu soudeur. Après avoir longtemps travaillé au service des particuliers, il a souhaité découvrir un domaine différent, et s’est passionné pour ce métier encore trop méconnu.
En rencontrant des professionnels du secteur et en se documentant, il a découvert que c’était un métier en tension, très recherché à travers le monde, qui avait beaucoup à lui apporter.
Guillaume était responsable achat dans l’industrie aéronautique, et a repris une entreprise de chauffage sanitaire.
Pendant la pandémie de Covid, il a eu l’opportunité de se questionner sur sa vie professionnelle, et s’est tourné vers la reprise d’entreprise dans le bâtiment, grâce au dispositif démission reconversion.
Loic a été cadre bancaire pendant 10 ans, et a effectué une transition professionnelle pour devenir boulanger.
Pendant la période du Covid, il a souhaité se réorienter vers une activité qui avait plus de sens pour lui. Il a repris l’entreprise artisanale de son grand-père pour la rendre pérenne. Il a pu se former grâce à un CAP boulangerie, via Transitions Pro Grand Est.
Claudy était prothésiste dentaire, et est devenu tailleur de pierre.
Il sentait qu’il avait fait le tour de son métier et souhaitait se lancer vers un métier d’art. C’est naturellement qu’il s’est dirigé vers la taille de pierre, un domaine qui l’intéressait depuis longtemps. Il s’est rendu sur un chantier bénévole pour découvrir toutes les facettes du métier.
Il a monté un dossier de démission reconversion et s’est lancé dans cette nouvelle carrière avec passion !
