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Le licenciement est une épreuve difficile qui peut affecter non seulement votre situation financière, mais aussi votre moral et votre confiance en vous. Néanmoins, il est possible de transformer cette difficulté en une opportunité de renouveau professionnel et personnel. Alors, comment rebondir après un licenciement ? Quelles étapes vous accompagnent pour donner un nouvel élan à votre carrière ? On vous dit tout !

Zoom sur les différents types de licenciement

Le licenciement pour motif personnel

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Le licenciement pour motif personnel est lié au salarié lui-même et peut être :

  • Un licenciement pour faute :
    • Licenciement pour faute simple : erreurs répétées, négligence ;
    • Licenciement pour faute grave : non-respect des règles de l’entreprise, insubordination, harcèlement ;
    • Licenciement pour faute lourde : intention de nuire à l’employeur ou à l’entreprise ;
  • Lié à une insuffisance professionnelle : insuffisance de résultats, incapacité à accomplir le travail requis.
  • Lié à une inaptitude physique ou médicale : incapacité constatée par la médecine du travail et impossibilité de reclassement.

Le licenciement pour motif économique

Il est dû à des difficultés économiques, des mutations technologiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de l’entreprise, ou à la cessation d’activité.

Le licenciement pour force majeure

Il résulte d’un événement extérieur, imprévisible et insurmontable (par exemple, une catastrophe naturelle empêchant l’activité de continuer).

Comment doit être annoncé un licenciement ?

Pour annoncer un licenciement, l’employeur doit adresser au salarié une convocation à un entretien préalable au licenciement par lettre recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise en main propre contre décharge. 

Chaque type de licenciement doit respecter une procédure légale (convocation à l’entretien préalable, préavis, notification…), et le salarié peut contester la décision devant le conseil de Prud’hommes.

Lorsque l’employeur licencie un salarié, le motif de licenciement doit être justifié par une cause réelle et sérieuse. La cause réelle et sérieuse du motif de licenciement est établie si elle respecte les critères suivants :

  • Elle repose sur des faits réels (par exemple, absences répétées du salarié de son entreprise sans justification valable) ;
  • Elle est précise, concrète et vérifiable ;
  • Elle est suffisamment importante pour justifier la rupture du contrat de travail (par exemple, les absences perturbent le fonctionnement de l’entreprise).
droits licenciement

Gérer le choc émotionnel pour rebondir après un licenciement

Un cas de licenciement peut provoquer une réaction émotionnelle intense, allant de la colère à la frustration, en passant par la tristesse ou le sentiment d’injustice. Pour commencer, il est essentiel d’accepter ces émotions et de prendre le temps de les exprimer. Il est également important de ne pas s’isoler : cherchez du soutien auprès de vos proches ou d’un professionnel si nécessaire. 

Pourquoi analyser la situation en prenant du temps pour soi est-il si important ?

Prendre du recul est une étape essentielle pour comprendre les raisons du licenciement. Était-il dû à une restructuration ou à une faute professionnelle ? Quelles leçons pouvez-vous en tirer pour éviter de revivre une situation similaire ? 

Cette introspection permet d’identifier vos points forts et vos axes d’amélioration, facilitant ainsi une réorientation plus sereine et éclairée vers de nouvelles opportunités. Prendre du temps pour soi après un licenciement est essentiel pour plusieurs raisons, tant sur le plan émotionnel que professionnel.

Pour se reconstruire émotionnellement

Un licenciement peut être un choc et entraîner du stress, de la frustration ou une perte de confiance. Prendre du recul permet d’accepter la situation, et de retrouver une stabilité psychologique avant de rebondir.

Pour faire le bilan

Prendre du temps pour soi est l’occasion d’évaluer :

  • Ce qui a fonctionné ou non dans votre précédent emploi ;
  • Vos compétences et vos envies pour l’avenir ;
  • D’éventuelles opportunités de formation ou de reconversion.

Faire le point sur ses compétences et expériences passées permet aussi de relativiser l’événement et d’en tirer des enseignements pour l’avenir.

Pour se ressourcer et recharger ses batteries

Le stress du licenciement peut être épuisant. Prendre du temps pour soi permet de se recentrer sur ses passions et loisirs et de renouer avec des instants de bien-être.

Pour préparer la suite avec sérénité

Plutôt que de se précipiter sur le premier poste venu, ce temps pour soi vous permet de cibler des opportunités alignées avec vos aspirations, et de vous préparer à d’éventuels entretiens avec plus de confiance.

Gérer les aspects administratifs

Afin de rebondir après un licenciement, il est primordial d’effectuer rapidement les démarches administratives qui assureront votre stabilité financière. S’inscrire à France Travail (anciennement Pôle emploi) permet de bénéficier des allocations chômage et d’accéder à divers dispositifs d’aide à la reconversion professionnelle ou à la réinsertion. 

Pour rebondir après votre licenciement, il est également nécessaire de récupérer tous les documents légaux liés à votre ancien emploi, tels que le certificat de travail, le solde de tout compte et l’attestation employeur. En parallèle, il convient de se renseigner sur les droits à la formation ou aux accompagnements professionnels qui pourraient faciliter votre transition vers un nouvel emploi !

Se reconstruire et retrouver confiance en soi

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Un licenciement pour inaptitude peut profondément affecter l’estime de soi. Pour se reconstruire, il est utile d’entreprendre un bilan de compétences afin de mieux cerner ses forces et identifier de nouvelles opportunités professionnelles. 

S’investir dans des activités valorisantes comme le bénévolat ou des projets personnels peut également aider à maintenir une dynamique positive. Structurer vos journées avec une routine quotidienne vous permet aussi d’éviter le découragement et d’instaurer un cadre propice à la motivation.

Actualiser son CV et optimiser sa recherche d'emploi

Mettre à jour votre CV en valorisant vos compétences et vos expériences est une étape cruciale pour retrouver un emploi. Adaptez votre lettre de motivation à chaque offre d’emploi et optimisez votre profil LinkedIn afin de renforcer votre visibilité auprès des recruteurs. 

Activer son réseau professionnel en contactant d’anciens collègues ou en participant à des événements permet d’accroître les chances de retrouver un poste. Lors des entretiens, veillez à préparer des réponses convaincantes aux questions portant sur le licenciement, en mettant l’accent sur les leçons apprises et votre volonté d’aller de l’avant.

Pour rédiger un CV dans cadre d’une reconversion professionnelle, plusieurs astuces : 

  • Mettez en avant vos compétences transférables : capacité d’adaptation, capacité de communication, esprit d’équipe, intelligence émotionnelle, créativité, résolution de problèmes complexes… ;
  • Faites des recherches approfondies sur le secteur que vous visez : prenez le temps de bien comprendre les attentes et les exigences du secteur et de l’entreprise vers lesquels vous vous dirigez. Quelles sont les compétences indispensables ? Quels sont les termes spécifiques à connaître ? Quels logiciels sont fréquemment utilisés dans ce domaine ? ;
  • Faites preuve de cohérence : montrez que votre motivation s’articule autour d’un projet cohérent et bien réfléchi, et qu’il ne s’agit pas d’un changement brusque ou mal préparé ;
  • Faites abstraction de l’absence d’expérience directe : votre CV doit compenser ce manque d’expérience en valorisant vos compétences transférables, les formations récemment obtenues, ainsi que votre expérience parallèle (bénévolat, projets personnels…) ;
  • Limitez les détails des anciennes expériences non pertinentes : concentrez-vous plutôt sur les compétences que vous avez acquises pendant ces postes et qui seront utiles à votre nouveau poste.

Entretenir un état d’esprit positif

La recherche d’emploi peut être longue et ponctuée de moments de doute, mais il est crucial de maintenir une attitude positive. Fixez-vous des objectifs réalistes et mesurables afin de rester motivé. Prenez soin de votre santé physique et mentale, en pratiquant une activité régulière et en adoptant une alimentation équilibrée : cela vous aide à maintenir une énergie suffisante pour avancer. 

Célébrer chaque petite victoire, qu’il s’agisse d’une réponse positive à une candidature ou d’un simple contact professionnel, permet de maintenir un moral élevé et de persévérer malgré les obstacles !

Explorer de nouvelles voies : quid de la reconversion professionnelle ?

Un licenciement peut aussi être l’occasion de réorienter sa carrière entièrement. En effet, suivre une formation permet d’acquérir de nouvelles compétences et d’augmenter ses perspectives d’emploi. Dès lors, envisager une reconversion professionnelle peut s’avérer bénéfique si l’ancien secteur d’activité ne correspond plus à vos aspirations. Pour certains, l’entrepreneuriat ou le freelancing représentent une alternative intéressante, offrant plus d’autonomie et la possibilité de façonner son propre parcours professionnel.

Etape 1 : faire le point sur ses envies et compétences

Analysez vos compétences en listant ce que vous savez faire et ce qui pourrait être réutilisé dans un autre domaine. Posez-vous plusieurs questions : 

  • Qu’est-ce qui vous plaît dans le travail ? 
  • Qu’est-ce que vous voulez éviter à l’avenir ?
  • Quels métiers vous ont toujours attiré sans que vous osiez vous lancer ?

Etape 2 : se renseigner sur les métiers porteurs

Regardez les secteurs qui recrutent et ceux qui correspondent à vos aspirations :

  • Numérique, cybersécurité, développement web ;
  • Santé et aide à la personne ;
  • Énergies renouvelables et écologie ;
  • Artisanat et métiers manuels ;
  • Formation, coaching et accompagnement ;

Astuce : consultez des plateformes comme les fiches métier de France Travail, ou de l’ONISEP pour trouver tous les renseignements utiles. Pour guider votre projet professionnel, voici la liste des métiers qui recrutent en Région Grand-Est.

Etape 3 : se former et acquérir de nouvelles compétences

Si votre projet nécessite de nouvelles compétences, plusieurs options s’offrent à vous :

  • Les formations courtes (certification, MOOC, bootcamp) ;
  • Les formations diplômantes (BTS, licence pro, master) ;
  • L’apprentissage sur le terrain (stages, alternance, bénévolat).

Etape 4 : tester son projet avant de se lancer

Rencontrez des professionnels du secteur (réseautage, LinkedIn, salons professionnels) pour leur poser toutes les questions essentielles. Vous pouvez également faire une immersion via des stages, une PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel), ou encore, du bénévolat.

Etape 5 : se lancer et rebondir vers un nouveau projet

Travaillez votre pitch pour expliquer votre reconversion lors des entretiens, et activez votre réseau pour maximiser vos opportunités.

Le certificat Cléa pour faire valoir vos compétences

Le Certificat professionnel CléA a été créé pour les salariés et demandeurs d’emploi qui ne disposent pas d’une qualification élevée et possèdent des connaissances et des compétences. 

C’est une certification reconnue en France qui valide les compétences de base nécessaires dans le monde professionnel. Il couvre sept domaines, dont la communication, les mathématiques, l’informatique et le travail en équipe. Destiné aux salariés et demandeurs d’emploi, il permet d’améliorer l’employabilité et d’accéder à des formations qualifiantes. 

L’évaluation se fait à travers un test et un accompagnement personnalisé si besoin. Financé par le CPF ou France Travail, il est un atout pour évoluer ou se reconvertir professionnellement.

Le Bilan de Compétences pour y voir plus clair

Un bilan de compétences est un accompagnement personnalisé qui permet d’analyser vos compétences, vos aptitudes et vos motivations pour mieux définir votre projet professionnel ou guider votre reconversion. Il est souvent réalisé avec un consultant spécialisé et dure généralement entre 20 et 24 heures, réparties sur plusieurs semaines.

Mais alors, pourquoi est-il si utile après un licenciement ?

Tout d’abord, il vous permet de faire le point sur votre parcours. Avec le consultant, vous identifiez vos points forts et vos axes d’amélioration, vous apprenez à valoriser vos expériences et vos réalisations passées. Vous retrouvez confiance en vous, en identifiant vos atouts et en vous projetant vers un avenir professionnel plus motivant.

Le bilan de compétences vous aide aussi à découvrir de nouvelles opportunités, de nouveaux métiers ou secteurs plus alignés avec vos aspirations. Ce temps d’analyse vous permet également d’évaluer la faisabilité de votre projet de reconversion ou de formation, pour aller efficacement de l’avant.

Profitez des conseils d’un expert pour identifier les meilleures stratégies. Les entretiens vous aident à structurer votre recherche d’emploi : vous apprendrez à construire un projet professionnel clair et cohérent, à rédiger un CV et une lettre de motivation percutants, et également à préparer vos entretiens avec plus d’assurance. 

Après un licenciement, c’est une excellente occasion de transformer cette période en tremplin pour une nouvelle aventure professionnelle !

Bon à savoir : le bilan de compétences peut être financé par le Compte Personnel de Formation (CPF) ou d’autres dispositifs d’aide (France Travail…).

Le CSP

Vous avez été licencié pour motif économique et vous remplissez les conditions pour bénéficier des allocations chômage ? Vous avez la possibilité de conclure un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) et de percevoir une Allocation de sécurisation professionnelle (ASP) qui vous permet de suivre une formation ! Son montant varie en fonction de votre ancienneté chez votre dernier employeur. 

L’aide, qui est versée aux salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise, est égale à 75 % du salaire journalier brut, calculé sur la période comprise entre le premier jour couvert par un contrat de travail et le dernier jour du contrat de travail.

À noter que l’ASP (d’une durée maximale de 12 mois) peut être remplacée par la RFF (Rémunération de Fin de Formation) si votre formation n’est pas encore terminée au terme de votre contrat de sécurisation professionnelle.

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