Changer de métier est une décision importante, qui se nourrit de motivations personnelles et d’un désir profond d’évolution. Depuis quelques années, de nombreuses personnes en quête de sens se tournent vers le secteur social, attirées par la possibilité de contribuer concrètement à l’amélioration du quotidien de publics fragilisés. Cette envie d’être utile, de s’engager dans un métier humain et de participer à une mission d’une portée sociale forte explique le nombre croissant de reconversions vers cette sphère professionnelle.
Cependant, le social est un secteur exigeant, qui nécessite certaines compétences, une capacité d’adaptation et souvent une formation spécifique. Alors, quelles sont les étapes nécessaires, les possibilités de formation et les métiers accessibles ? À quels financements pouvez-vous avoir accès ? Quelles sont les réalités du terrain ? On vous dit tout !
Comprendre les motivations et l’attractivité du secteur
Les raisons qui mènent à une reconversion dans le social peuvent être multiples. Certaines personnes expriment le besoin d’exercer un métier utile aux autres, dans lequel l’humain remplace le chiffre d’affaires, où la relation prime sur la performance économique.
Pour d’autres, il s’agit de répondre à un besoin personnel de cohérence ou d’engagement, parfois réveillé par un événement de vie marquant. Le secteur social représente alors un espace où le travail prend une dimension supplémentaire : il ne s’agit pas seulement d’accomplir des tâches, mais de contribuer à améliorer la qualité de vie de ceux qui en ont le plus besoin.
Par ailleurs, cet attrait s’explique par le fait que le secteur social est en constante demande de professionnels. Le vieillissement de la population, l’augmentation de la précarité, la multiplication des dispositifs d’accompagnement du handicap, ou encore l’essor des services à la personne créent de nombreux besoins en personnel formé. De ce fait, même les personnes en reconversion peuvent espérer trouver leur place, à condition d’être prêtes à s’investir et à se former.
La variété des métiers rend également ce secteur particulièrement attractif. Certains postes consistent à accompagner les enfants et les jeunes, d’autres impliquent le soutien aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap, aux familles en difficulté, ou encore aux personnes fragilisées par la précarité. Vous pouvez intervenir en milieu hospitalier, en établissement spécialisé, dans des structures d’accueil, en milieu scolaire, ou encore à domicile. Ce large éventail de possibilités permet à chacun de trouver un métier adapté à son tempérament, à ses compétences et à ses aspirations.
Les métiers du social accessibles dans le cadre d’une reconversion
Le social regroupe une multitude de professions, allant des métiers nécessitant plusieurs années de formation à ceux accessibles par des parcours plus courts.
Les métiers nécessitant un diplôme spécifique
Certains métiers exigent l’obtention d’un diplôme d’État :
- Éducateur spécialisé (ES) : il accompagne au quotidien des personnes en difficulté sociale, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes en situation de handicap ou placés dans des structures dédiées. Son rôle consiste à favoriser leur autonomie, à développer leurs capacités et à faciliter leur insertion sociale ;
- Assistant de service social (ASS) : le métier d’assistant de service social est centré sur l’accompagnement global. Les professionnels analysent les situations, aident les personnes à faire valoir leurs droits, mettent en place des actions adaptées et les soutiennent face aux difficultés de la vie ;
- Éducateur de jeunes enfants (EJE) : l’éducateur de jeunes enfants occupe une place particulière, puisqu’il intervient auprès des tout-petits, généralement âgés de zéro à sept ans, au sein de crèches, de structures d’accueil ou d’écoles. Son objectif est de favoriser le développement global de l’enfant, tant sur le plan émotionnel que moteur et intellectuel ;
- Conseiller en économie sociale et familiale (CESF) : les conseillers en économie sociale et familiale jouent pour leur part un rôle d’experts dans les questions de gestion du quotidien. Ils accompagnent les personnes dans la gestion de leurs ressources, la maîtrise de leur budget, l’accès au logement ou encore la mise en place de projets d’insertion ;
- Moniteur-éducateur (ME) : accompagnement socio-éducatif d’adolescents, d’adultes en difficulté ou en situation de handicap.
À côté de ces professions nécessitant un diplôme d’État, certaines fonctions sont plus accessibles et peuvent représenter une porte d’entrée vers le secteur…
Les métiers accessibles plus rapidement
Ces postes, accessibles via des formations courtes, peuvent constituer une première approche du secteur :
- Accompagnant éducatif et social (AES) : l’accompagnant éducatif et social intervient auprès des personnes dépendantes, à domicile ou en établissement, pour les aider dans les gestes du quotidien, leur permettre de maintenir leur autonomie et favoriser leur relation avec leur environnement ;
- Auxiliaire de vie sociale (AVS) : le métier d’auxiliaire de vie sociale répond à des objectifs similaires, notamment auprès des personnes âgées ;
- Assistant familial : il accueille à son domicile des enfants placés par l’Aide sociale à l’enfance, parfois sur de longues périodes. Cette mission demande un engagement fort ainsi qu’un environnement familial compatible avec l’accueil d’enfants en difficulté.
D’autres professions, comme médiateur social ou animateur socioculturel, sont davantage centrées sur la création du lien social, l’accompagnement, l’accueil et la mise en œuvre d’activités collectives.
Ces métiers permettent souvent de se reconvertir plus rapidement tout en offrant la possibilité d’évoluer par la suite vers d’autres fonctions.
Réfléchir à son projet : compétences, qualités et motivations
La reconversion dans le social exige une introspection préalable. En effet, travailler dans ce secteur implique un contact direct avec la vulnérabilité, l’exclusion, la souffrance ou l’incertitude. Ceux qui envisagent cette voie doivent être prêts à s’investir, à s’engager émotionnellement et à affronter des situations parfois complexes.
En outre, il est essentiel d’identifier vos motivations profondes. Souhaitez-vous vous reconvertir pour aider les autres, parce que vous avez le sentiment de vouloir contribuer à la société ? Est-ce pour trouver un métier porteur de sens après une carrière jugée trop déconnectée des réalités humaines ? Ou encore pour renouer avec une vocation oubliée ? Clarifier ces raisons permet de s’assurer que la démarche repose sur un choix éclairé plutôt que sur l’idéalisation d’un métier.
Par ailleurs, de nombreuses compétences acquises dans d’autres secteurs peuvent être mobilisées. Les métiers du social requièrent :
- Une grande capacité d’écoute ;
- Un sens développé de l’organisation ;
- Une aptitude à communiquer clairement ;
- Une gestion du stress efficace ;
- Une capacité à travailler en équipe.
La bienveillance, la tolérance, la patience, la discrétion et la capacité à prendre du recul sont également des qualités essentielles.
Les étapes clés d’une reconversion réussie dans le social
Se renseigner sur les métiers
Pour réussir sa reconversion, la première étape consiste à se renseigner en profondeur. Consulter des fiches métiers, lire des témoignages, participer à des salons dédiés ou à des webinaires spécialisés permet de mieux comprendre les réalités du secteur.
S’immerger sur le terrain
L’immersion sur le terrain constitue une étape déterminante. Rien ne remplace l’expérience directe auprès des publics. Les périodes d’observation, le bénévolat ou les périodes de mise en situation professionnelle vous permettent de vous confronter aux réalités quotidiennes du métier, de vérifier si vous vous sentez à votre place et si vous êtes prêt à vous engager durablement.
La formation
La formation est généralement une étape indispensable pour se reconvertir dans le social. Selon le métier visé, elle peut durer de quelques mois à plusieurs années. L’alternance constitue un mode de formation particulièrement adapté aux personnes en reconversion, car elle permet de lier théorie et pratique tout en percevant une rémunération.
Se renseigner sur le financement
Se poser la question du financement est également crucial dans le parcours de reconversion professionnelle. Zoom sur les différentes aides à la reconversion professionnelle :
- Le Compte personnel de formation ;
- Les aides régionales ;
- Les financements sollicités auprès de France Travail (anciennement Pôle Emploi) ;
- Les dispositifs de Transitions Pro : le PTP (Projet de Transition Professionnelle), le dispositif démission reconversion ou encore, le certificat CléA vous accompagnent pour financer votre projet.
Se former : diplômes, organismes et parcours
Pour exercer certains métiers du social, l’obtention d’un diplôme d’État est indispensable. C’est notamment le cas pour devenir assistant de service social, éducateur spécialisé, moniteur-éducateur, éducateur de jeunes enfants ou conseiller en économie sociale et familiale :
- DEASS (Assistant de service social) ;
- DEES (Éducateur spécialisé) ;
- DEME (Moniteur-éducateur) ;
- DECESF (Conseiller en économie sociale et familiale) ;
- DEEJE (Éducateur de jeunes enfants) ;
- DEAES (Accompagnant éducatif et social).
Ces formations sont généralement proposées par des écoles spécialisées ou des instituts de formation. L’admission se fait le plus souvent sur dossier et entretien, parfois complétée par des épreuves écrites. Les cursus intègrent systématiquement une dimension pratique, grâce à des stages ou à des périodes d’alternance. Cette immersion progressive permet aux étudiants, y compris ceux en reconversion, de construire progressivement leur identité professionnelle.
Pour ceux qui souhaitent entrer plus rapidement dans le secteur, des formations plus courtes existent :
- Les titres professionnels, comme le Titre professionnel Assistant de vie aux familles (ADVF) ;
- Les formations dispensées par les GRETA ;
- Les formations dispensées par le BPJEPS.
Ces formations permettent d’acquérir rapidement les compétences nécessaires pour intervenir auprès de différents publics. Ces parcours peuvent constituer un premier pas, qui peut être complété par une évolution ultérieure vers des métiers nécessitant un diplôme d’État.
Découvrir la réalité du terrain
Bien que le secteur social soit riche et stimulant, il n’est pas exempt de difficultés. Se reconvertir dans le social nécessite d’être conscient des enjeux du secteur.
Une forte demande émotionnelle
Travailler auprès de publics fragiles implique une charge émotionnelle importante. Les professionnels accompagnent des personnes en situation de précarité, confrontées à la violence familiale, au handicap, à la maladie ou à l’isolement. La capacité à prendre du recul, à se préserver et à analyser ses émotions devient essentielle pour durer dans ce secteur.
Des horaires parfois irréguliers
Les horaires peuvent parfois être atypiques, notamment dans les structures fonctionnant en continu. Les week-ends, les nuits ou les jours fériés peuvent être travaillés. Cela nécessite une organisation personnelle adaptée et une acceptation de ces contraintes.
Une évolution possible
En contrepartie, les possibilités d’évolution sont nombreuses. Avec l’expérience, il est possible d’évoluer vers des postes de coordination, d’encadrement ou de formation. Certains choisissent de se spécialiser dans des champs spécifiques, tels que le handicap, la protection de l’enfance, l’insertion professionnelle ou l’accompagnement des personnes âgées.
Une reconversion possible à tout âge
Se reconvertir dans le social est entièrement possible à 30, 40, 50 ans ou plus. Ce choix intervient souvent à un moment charnière de la vie : après un licenciement, à la suite d’un burn out, lors d’une prise de conscience ou d’un changement de priorités.
Les adultes en reconversion possèdent des atouts précieux. Leur maturité, leur expérience de vie, leur capacité à prendre du recul et les compétences acquises dans d’autres secteurs constituent des ressources essentielles dans l’accompagnement social.
Cependant, il est nécessaire d’anticiper l’organisation de sa vie personnelle pendant la formation. Les parcours en alternance ou à distance peuvent faciliter l’articulation entre le retour en formation et les responsabilités familiales.
Le bénévolat comme tremplin vers la reconversion
S’engager comme bénévole permet de :
- Se familiariser avec les réalités du terrain ;
- Développer des compétences ;
- Valider son projet professionnel ;
- Créer un réseau.
De nombreuses associations proposent des missions régulières, telles que :
- Le Secours Populaire ;
- La Croix-Rouge ;
- Les Restos du Cœur ;
- Le Secours Catholique ;
- Les ONG locales.
Quelques conseils pour réussir sa reconversion dans le social
Se reconvertir dans le secteur social représente un projet profondément humain. Il demande une préparation minutieuse, un engagement sincère et parfois plusieurs années de formation. Cependant, il offre en retour la possibilité d’exercer un métier riche de sens, où l’on accompagne les personnes au cœur de leurs défis, où chaque jour compte, et où l’on contribue, à sa mesure, à rendre le monde plus solidaire.
Réussir sa reconversion dans le social suppose de :
- Prendre le temps de la réflexion ;
- S’informer et tester le terrain ;
- S’entourer des bonnes personnes ;
- Ne pas hésiter à solliciter l’aide d’organismes spécialisés ;
- Faire preuve de patience et de persévérance ;
- Accepter que ce parcours puisse prendre du temps ;
- Cultiver ses qualités humaines ;
- Préserver son équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Autant de clés pour s’engager sereinement dans cette nouvelle aventure ! Pour celles et ceux qui se sentent attirés par l’idée d’aider, d’accompagner et de soutenir, le social peut devenir bien plus qu’un métier : un véritable chemin de vie.
